top of page
Rechercher

« Attention footballeur ! Méfie-toi de ton cerveau qui peut t'empêcher de progresser »

  • Photo du rédacteur: xavierblanc
    xavierblanc
  • 17 nov. 2022
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 16 sept.


ree

Pour corriger techniquement la gestuelle physique footballistique in situ, j’utilise la méthode d’apprentissage séquentielle bien connue suivante :

1. prise de conscience par explication technique de la faute gestuelle inconsciente

2. correction consciente de cette faute gestuelle inconsciente

3. répétition consciente du geste corrigé pour consolider l'acquis technique

4. répétition inconsciente du geste juste pour l'ancrer définitivement.


Audio cover
Résumé audio de NotebookLM

Ce processus d'apprentissage est toutefois soumis à l'épreuve lors de chaque entraînement, chaque exercice et pour chaque joueur. Ceci à cause d'automatismes moteurs nuisibles à la production de la vitesse footballistique. Il m’arrive alors d'avoir, en toute conscience, un coaching qui oscille entre le très vigoureux ou le très doux afin d’essayer « de casser » les chemins neuromoteurs engrammés pour sortir les joueurs de ces néfastes habitudes motrices. Mais si les joueurs comprennent mes explications techniques sur la production de leur vitesse footballistique, y adhèrent, désirent progresser ils n'arrivent pas toujours à corriger leur gestuelle. En effet, même s'ils le VEULENT ils NE LE PEUVENT PAS. Tout simplement parce que leur cerveau leur « ment » selon une approche posturologique !


La posture est « la capacité d’un corps à s'adapter et interagir avec son environnement gravitaire, afin de se tenir en équilibre statique et dynamique ». Pour ce faire, ce corps mobilise inconsciemment et automatiquement ses muscles toniques (dénommés des effecteurs) sur la base d'informations reçues puis traitées par le cerveau (à toutes fins utiles il semblerait qu’un cerveau reçoit quelque 11 millions d'informations par seconde [1]). Ces informations proviennent d’exocapteurs (les yeux, les pieds, les articulations temporales mandibulaires, le système vestibulaire) qui captent les informations provenant de l’environnement et, d'autre part, d’endocapteurs ou propriocepteurs (la peau, les muscles, les fascias, les organes digestifs) qui sont des capteurs sensoriels d'informations. Sur cette base d’information, le cerveau régule perpétuellement par rétroaction la posture pour produire l’équilibre nécessaire à la production des mouvements.   


Dans la mission d’assurer notre survie, notre cerveau tend toujours vers la solution qui nous est la plus confortable et la plus économique vitalement. Le problème pour le joueur est que cette régulation s’effectue alors parfois au détriment de sa performance footballistique. En effet, le cerveau trouve parfois des solutions musculaires toniques malvenues, c'est-à-dire des solutions qui altèrent d’abord la posture ainsi que la production de mouvement, ce qui à terme détériore ensuite la qualité des capteurs et donc leur transmission au cerveau d’informations de bonne qualité. Ce fonctionnement en cercle vicieux, ou par dysfonctionnements, peut alors générer des douleurs qu’il convient de traiter. Cela peut aussi amener à construire un schéma corporel semblant tout à fait sain, c’est-à-dire fonctionnel, alors qu'en réalité, il ne l'est objectivement pas. Pour l’illustrer, nous sommes nombreux à nous (res)sentir bien droit lorsque nous déambulons, mais il suffit que notre regard croise notre silhouette dans une vitrine pour nous rendre compte que nous sommes voutés.


Bien que la présentation de ce fonctionnement postural soit quelque peu rudimentaire, elle a l'avantage de faire comprendre que la répétition d’une erreur gestuelle peut provenir d’un cerveau qui ment au joueur en lui donnant l’illusion et l’impression qu’il exécute correctement un mouvement alors que cela n’est pas le cas. Outre une confiance aveugle dans les explications correctives de son entraîneur, l'utilisation de la vidéo devient alors un outil très intéressant pour qu’il prenne conscience de la réalité de sa production gestuelle.  


[1] Christophe Haag, La contagion émotionnelle, Editions Albin Michel, 2019, p. 12.

 
 
 

Commentaires


bottom of page