Un, un-deux, un-deux-trois... 1200 fois... tout est là !
- xavierblanc
- 4 nov. 2022
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 29 mai

Le football revient basiquement physiquement à effectuer de la marche rapide de 6 à 7kmh pendant 95mn. Mais plus spécifiquement, le football ce sont des séquences de jeu très intensives qui deviennent, grâce à un niveau technique ballon moyen en constante progression, de plus en plus longues. Ces séquences reviennent de plus en plus souvent en raison des pressings et contre-pressings qui génèrent une animation de jeu intermittente, soit par coups de boutoir au rythme de plus en plus dense et par là impactant.

Le football exige alors, aujourd'hui, des joueurs dominants énergétiquement, c'est-à-dire qui prennent, lors d'un match, 1200 fois [1], plus ou moins 400 [2], l'espace de jeu avant l'adversaire pour (dé)tenir le ballon ou une position d'avantage tactique. Ceci afin de s'offrir un temps d'avance leur permettant de faire la différence. Cela signifie que toutes les 4-5 secondes, les joueurs doivent mobiliser au mieux leur énergie pour impacter le jeu, l’adversaire ou le ballon. Pour ce faire, les joueurs doivent être constamment attentifs au jeu en scannant la position évolutive du ballon, de leurs coéquipiers et de leurs adversaires. Ils doivent également prendre des décisions conscientes, mais surtout inconscientes vu la vitesse du jeu qui exclut un traitement cognitif conscient des situations de jeu, rapides sur leurs déplacements et leurs gestuelles techniques. C'est là que réside pour moi la vraie performance physique du joueur, c'est-à-dire dans sa faculté à mobiliser incessamment son énergie et à l'exprimer pleinement lors de ses 3 premiers appuis tout en scannant bien le jeu. C'est tout... mais c'est beaucoup !
Pour appréhender la grande difficulté de cette tâche, je vous invite à frapper vigoureusement dans vos mains de 1 à 3 fois toutes les 4 secondes pendant 5 minutes tout en lisant un livre et en comprenant son message. Non seulement le maintien de ce rythme est rébarbatif et fastidieux, mais en plus, plus le temps passe, plus il devient difficile de maintenir un niveau d'énergie maximal dans ses frappes et de comprendre le livre. Or, nos footballeurs doivent soutenir cette rythmique d'actions de jeu et cette compréhension pendant plus de 90 minutes. Il est vrai qu'ils sont entraînés à le faire depuis tout petit. Néanmoins, ils forcent mon admiration, sachant qu'une équipe ne peut pas se permettre de faire une erreur sur ses 12 000 actions de match au risque de le perdre.
[1] Jean-Christophe Hourcade, Quantification de la charge d’entraînement pour les exercices spécifiques en football, Thèse de doctorat STAPS, Université Paris Descartes, 2017, p. 14
[2] Alexandre Dellal, Analyse de l’activité physique du footballeur et de ses conséquences dans l’orientation de l’entraînement ; application spécifique aux exercices intermittents, courses à haute intensité et jeux réduits. Thèse de doctorat STAPS, Université de Strasbourg, 2008. p. 16.
Commentaires