Le paramétrage de la charge externe d'un match selon ses 1200 actions
- xavierblanc
- 8 juil. 2022
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 31 mai

Le PPF doit constamment se poser la question de savoir quelle charge externe il doit imposer à ses joueurs. La réponse à cette question s'inscrit dans le débat du choix stratégique de développement des qualités physiques des joueurs. Si l'on opte pour l’endurance, l'idée est de développer la capacité aérobie lors d’une première phase extensive, puis la puissance aérobie lors d’une phase intensive. Les matchs amicaux et les tests VMA permettent ensuite d'évaluer l'état de forme des joueurs et de déterminer s'il faut augmenter ou diminuer la charge de travail.

Cependant, dans cette approche stratégique, la quantité prime souvent sur la qualité. En effet, l'entraînement est souvent régi par le diktat abrutissant « No Pain No Gain » ou par la croyance erronée que plus on s'entraîne, plus on devient fort. Cette approche peut facilement conduire à une situation paradoxale où les joueurs sont surentraînés à des intensités faibles ou moyennes (capables de jouer très longtemps, mais à une vitesse modérée), tout en étant sous-entraînés à des intensités maximales (incapables de maintenir une vitesse de jeu correspondant à leurs qualités techniques et tactiques). Pour éviter ces situations, il est possible de paramétrer la charge externe d'entraînement footballistique sur les 1 200 actions par joueur, plus ou moins 400.
En accord avec cette approche et celle d'une option stratégique de préparation extensive de l’intensif dont je discute plus loin, ma planification des charges physiques en phase de préparation vise à amener progressivement les joueurs à assumer ces 1200 actions de match. En phase de compétition, l'objectif est de maintenir ce volume semaine après semaine par une gestion des charges modulée par les principes de la surcompensation modérée constante et d’une planification ondulatoire pointilliste.
Selon mon expérience et mon ressenti, les jours de récupération hebdomadaires comprennent de 400 à 600 actions. Les jours de développement et de maintien des qualités physiques, soit les mardis, mercredis ou jeudis, les volumes atteignent 800 à 1000 actions. Pour l'entraînement pré-match, je propose de fixer ce volume à 600 actions afin de bénéficier le jour du match d'une légère surcompensation énergétique. Dans cette logique, dès que les joueurs pénètrent sur le terrain, toutes leurs actions sont comptabilisées, qu'il s'agisse d'un toro, de gammes techniques, des déplacements pour se rendre à un espace de jeu, etc. Lorsque le volume de 1200 actions de match est assumé sans fatigue excessive par les joueurs, l'idée en phase de compétition est de cultiver l'élévation du niveau de vitesse d'animation du jeu de son équipe en rendant cette animation plus fluide, harmonieuse et impactante.
Pour comptabiliser concrètement ces volumes d'action, on peut avoir recours à des logiciels idoines. Cependant, ces derniers sont généralement réservés au football d'élite, dit professionnel, ou encore cossu. Pour l'autre football, celui des talus, comme certains le dénomment avec un romantisme campagnard, gardons notre chronomètre pour moduler cette charge externe.
Dans cet esprit, 600 actions correspondent à 45 minutes, 200 actions à 15 minutes... Il est d'ailleurs intéressant de noter que le football aligne la durée de ses entraînements sur celle des matchs, comme si le football cherchait intuitivement à reproduire à l'entraînement la charge externe d'un match. Dans ce cadre, l'enjeu et le grand défi du coaching d'équipe sera de maintenir les joueurs en perpétuel mouvement, réactifs, concernés, concentrés et attentifs à chaque entraînement.
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