Pointe au lieu de pousser !
- xavierblanc
- 2 janv. 2023
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 23 heures

Il m’arrive trop fréquemment d'entendre sur les terrains, notamment à l'occasion des activations, l'injonction faite aux joueurs de « pousser » leurs foulées pour mieux accélérer. Si cette demande peut être louable puisqu’elle vise à aller plus vite, ou encore de résoudre la production de cycle arrière de foulée qui sont par définition petites, elle empêche toutefois la production maximale de la vitesse maximale footballistique. En effet, pousser ses foulées, c'est faire appel à sa force qui crispe et donc empêche d'être fluide, réactif, vivace et véloce... donc rapide. De plus, cela abrège et tasse les foulées des joueurs en faisant supporter tout leur poids de corps sur leurs cuisses. Ceci pour affirmer que le joueur doit en aucun cas « pousser » sa foulée mais « pointer » ses genoux.

En effet, dans le football, ce sont les genoux qui sont moteurs des déplacements. Plus les genoux pointent rapidement dans la direction choisie, plus le joueur prend l'espace rapidement. Pointer le genou, consiste d'abord à rapprocher le talon vers la fesse (à pincer vers l’avant ces segments corporels) tout en faisant passer le genou associé devant le bassin.
Pointer ce genou signifie ensuite amener celui-ci à hauteur de son articulation coxo-fémorale. Cette élévation du genou va projeter le joueur vers l’avant. Cependant, contrairement au sprinteur, la pose d'appui suivante se fait en piston (de haut en bas) et non en griffé, afin de permettre au joueur de contrôler et de frapper le ballon. Mais comme cela a pour conséquence de projeter la ceinture scapulaire du joueur vers l’avant-bas, il faut limiter cette conséquence biomécanique par redressement corporel en activant fortement et réactivement la chaîne postérieure du joueur et en renforçant son caisson abdominal. Il est à noter ici qu’un bref pointage de genou participe à ce redressement en rééquilibrant dynamiquement les masses musculaires dans la direction désirée, à l’exemple d’un Kylian Mbappé.
Attention, brièveté ne signifie pas abréger le mouvement. Il s'agit de laisser le temps aux genoux de venir se fixer vers l’avant, ce qui allonge le temps de suspension de la foulée, donc son amplitude. Pour améliorer ce pointage, je veille à ce que les joueurs n'aient pas de limitations articulo-musculaires qui vont empêcher les muscles phasiques impliqués de donner toute leur mesure. Je veille plus particulièrement à éviter toute rétraction des psoas. Dans ce cas, je les étire excentriquement, ce qui les renforce.
Je cherche à automatiser ce pointage de genoux en toutes circonstances. Par exemple, lors de sauts de haies, je demande aux joueurs de pointer le plus vite possible leurs genoux en direction de leurs pectoraux. Pour favoriser ce pointage, il ne faut pas hésiter à proposer des haies hautes afin que leurs genoux passent dessus de la hauteur horizontale de leurs articulations coxo-fémorales. Pour stimuler la brièveté de pointage des genoux, je distancie les haies de 1m environ et demande des contacts au sol, les plus réactifs possible. Une distance trop grande va demander un poussage d’appui que l’on remarque par un temps d’exécution du mouvement qui augmente.
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