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L’absorption podale des chocs dynamise la gestuelle footballistique!

  • Photo du rédacteur: xavierblanc
    xavierblanc
  • 20 juil.
  • 14 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 2 jours

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Le niveau de vitesse footballistique dépend notamment de « la capacité à enchaîner rapidement des appuis podaux multidirectionnels au moyen d’une dynamique d’exécution fluide et réactive ». Dans une optique d’amélioration de cette dynamique, ce texte explore l’idée selon laquelle l’absorption des chocs par les appuis podaux par opposition à leur martèlement rigide du sol, constitue l’un des mécanismes influençant positivement la production de la vitesse maximale footballistique.


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Résumé audio de NotebookLM

Après une analyse des rôles postural et propulsif des pieds, cet écrit propose deux axes d’entraînement que sont l’équilibriation de l’articulation de la cheville et le développement de la propulsion plantaire. Il se conclut par la présentation des outils de ces deux axes dans l’espoir d’améliorer la performativité de l’entraînement physique footballistique.


1. Les pieds comme interfaces posturales et propulsives

Loin d’être de simples points de contact avec le ballon ou le sol, les pieds jouent un rôle fondamental dans la posture, la stabilisation des masses corporelles et la transmission des forces. Ils constituent à la fois des interfaces posturales et des vecteurs de propulsion.


La spécificité des appuis footballistiques réside dans une pose en médio-pied (tout le pied est posé en même temps au sol). Cette pose est essentielle pour favoriser les incessants retours à l’équilibre postural qu’une bonne technique de maitrise du ballon demande. Cependant, cette configuration en médio-pied limite la capacité propulsive des appuis, freinant ainsi la production de la vitesse maximale.


Pour aller plus loin dans l’analyse, il convient alors de noter que la pratique du football projette les épaules vers l’avant et vers le bas, ce qui engendre une foulée « en piston » lors des déplacements. Autrement dit, les joueurs se déplacent par des montées et des descentes vigoureuses des genoux à l’image des défilés militaires qui veulent impressionner. Ce schéma moteur conduit à un « tapping » des appuis podaux, c’est-à-dire à une pose rigide des pieds qui frappe le sol. Cette pose rigide se remarque par son bruit.


En comparant par les différences, cette pose en médio-pied constitue une différence majeure entre la production de vitesse d’un sprinter et celle d’un footballeur. Le sprinter, attaque le sol par l’avant-pied et par un mouvement de griffé dès la fin de la phase d’accélération. Ce mouvement est comparable à un fouet qui dynamise la fin de son cycle de foulée. Son objectif est de minimiser le temps de contact au sol pour maximiser sa projection vers l’avant par des enchaînements de foulées dynamiques.


Or, si un joueur adopte cette attaque griffée du sol, cela réduit considérablement la surface d’appui podal nécessaire à sa stabilisation posturale. Cette pose d’appui est rédhibitoire pour créer de la vitesse footballistique car elle péjore la technique de maitrise du ballon. Par ailleurs, comme une foulée en piston induit une pose d’appui proche de la verticale du bassin, cela favorise le basculement des joueurs vers l’avant-bas. Pour ne pas tristement s’affaler, le joueur doit alors précipiter ses foulées en augmentant leur fréquence, à l’image d’une personne qui sauterait dans le vide et agiterait les bras en arrière pour éviter un plat douloureux. Enfin, d’un point de vue de la technique de maitrise du ballon, un griffé de foulée revient à conduire le ballon par talonnades !!! En effet, un griffé fait passer l’appui podal de l’avant à l’arrière alors qu’une conduite de balle consiste à activer ses appuis podaux vers l’avant.


Certains me rétorquent qu’en fonction de la distance à parcourir, une alternance entre une pose d’appui podal en piston et en griffée serait envisageable. Je doute cependant de la pertinence de ce postulat, dans la mesure où cette alternance demande des ajustements techniques et temporels gestuels si coûteux qu’elle finit par sortir le joueur du bon timing de jeu.


Face aux spécificités footballistiques des appuis podaux, et plus particulièrement pour assurer les transitions entre les différentes combinaisons de vitesses cycliques et acycliques, deux axes d’intervention apparaissent essentiels


- l’équilibriation de l’articulation de la cheville, visant à améliorer la proprioception, la mobilité multiplanaire et la gestion fine des chocs.

- la propulsion plantaire, centrée sur l’élasticité de l’arche du pied et le timing moteur, contribuant directement à l’optimisation de la vitesse maximale.


L’objectif de ces deux axes est de permettre par plus de fonctionnalités des appuis podaux de soutenir des enchaînements gestuels à la fois rapides, fluides et économes énergétiquement.


1.1. Des appuis tapés donnent de la rigidité et une désorganisation motrice

De nombreux joueurs présentent une tendance à « taper » le sol avec leurs appuis podaux, en particulier dans les séquences d’accélération ou de changement de direction. Ce schéma « tapping », souvent inconscient, reflète généralement


- un déficit de coordination entre les masses ou les segments corporels

- un mauvais alignement du triptyque bassin–chevilles–épaules,

- un recours excessif à la force enfonce exagérément les appuis podaux dans le sol, ce qui prolonge leur temps de contact et donc limite la réactivité des enchaînements gestuels,

- une dominance du freinage plutôt que de projection, ce qui rend difficile, en l’absence d’un renforcement en X, la gestion de l’inertie et de la cinétique des masses corporelles. Autrement dit des « sorties de route » corporelles.


La conséquence directe de ce tapping est un blocage articulaire au moment de l’impact, empêchant la réutilisation rapide de l’énergie cinétique produite. Cette rigidité des appuis podaux génère des microtraumatismes, fige le geste et induit des perturbations posturales, réduisant ainsi la qualité et la rapidité des enchaînements moteurs.


1.2. L’absorption des chocs par les appuis podaux est un catalyseur biomécanique

À l’inverse, l’absorption des chocs, par un contact souple puis réactif des appuis podaux avec le sol, joue un rôle de catalyseur biomécanique. Elle permet de convertir l’impact en énergie mécanique via le cycle étirement–raccourcissement (Stretch–Shortening Cycle, ou SSC), pilier de l’explosivité motrice en football [1]. Cette capacité à absorber puis restituer l’énergie mécanique en énergie cinétique footballistique

 

- allège le travail des chaînes musculaires supérieures [2]

- permet des transitions plus rapides entre appui, poussée et relâchement,

- facilite les micro-enchaînements dans les situations de dribble, de pressing ou de réorientation.


L’absorption devient ainsi un vecteur de fluidité dans l’exécution et un soutien à la vitesse gestuelle, en particulier dans les séquences courtes qui constituent l’essentiel des efforts footballistiques.


2. Les entraînements directs et indirects de la mise en forme des appuis podaux footballistiques

La mise en forme des appuis podaux, c’est-à-dire l’optimisation de leur capacité d’absorption des chocs et de leur efficacité propulsive, peut être travaillée de manière directe, à travers des exercices de dribbling ou de manière indirecte en mettant en place les conditions pour qu’ils s’expriment au mieux.

 

2.1. Entraînement direct par « dribbling »

L’une des clés pour permettre au joueur d’exprimer pleinement sa vitesse footballistique, qu’elle soit cyclique, acyclique, ou issue des transitions entre les deux, réside dans la qualité et la fluidité de ses enchaînements podaux. Ceux-ci doivent être performants dans toutes les phases gestuelles du jeu tels que appuis répétés lors des courses, gestes techniques ponctuels ou changements de direction soudains. Dans ce cadre, le « dribbling », entendu comme « un travail fluide et continu des appuis en variation d’amplitude, sans arrêt, freinage ni rupture de rythme », constitue un outil fondamental pour améliorer les enchaînements gestuels cycliques et acycliques.


En préservant la continuité des contacts au sol courts et légers, le joueur conserve son énergie cinétique, qu’il peut ensuite rediriger efficacement vers le geste suivant. Cette dynamique est essentielle pour exploiter la vitesse cyclique, favoriser les accélérations et maintenir un haut niveau de contrôle technique lors des transitions vers des gestes acycliques. Mais surtout, elle constitue un terrain privilégié pour entraîner ce que Frans Bosch nomme la fluidité, soit la capacité à enchaîner, sans surcoût énergétique ni perte de contrôle neuromoteur, des mouvements de nature ou de modalité différentes [3] à l’exemple ici des mouvements cycliques et acycliques.  


Pour atteindre ce niveau de maîtrise, le « dribbling » sollicite et développe des capacités coordinatives complexes, modélisées par Arturo Hotz [4].


- l’orientation du corps et du regard dans l’espace de jeu,

- l’équilibre dynamique, indispensable lors de déplacements déséquilibrés ou sous pression,

- la différenciation segmentaire, pour coordonner indépendamment jambes, tronc et ballon,

- la réactivité motrice, qui engage la vitesse de traitement de l'information et la réponse neuromusculaire,

- la gestion du rythme, c’est-à-dire la capacité à moduler à volonté fréquence et amplitude des foulées.


Pour aller encore plus loin dans la performativité de l’entraînement physique footballistique, je propose de penser et d’activer l’entraînement de ces qualités par la roue de la fluidité de Vitruve-Football [5]., car ses 8 éléments conditionnent la qualité coordinative du joueur.


une posture ajustée permet une meilleure transmission des forces et une stabilité motrice en toutes circonstances. Dans le « dribbling », cela se traduit par un buste droit et centré, favorisant la réactivité.

les équilibres la fois statique et dynamique qui sont mis à l’épreuve par des variations de rythme et des changements de direction. L’entraînement de « dribbling » doit inclure des déséquilibres maîtrisés simulant des situations de jeu.

- la fluidité motrice exige du relâchement. Le « dribbling » améliore cette qualité en favorisant des mouvements rapides sans tensions inutiles.

- le joueur doit percevoir, analyser et agir rapidement. Le « dribbling », lorsqu’il est couplé à des contraintes visuelles ou décisionnelles (ex. : stimuli visuels, changements de direction aléatoires), active ce couplage essentiel sachant que cognitif et physique sont en interdépendance mutuelle.

la montée de la puissance musculaire qui doit être mobilisée de façon explosive mais proportionnée. Le travail d’appuis dynamiques améliore cette capacité en contexte fonctionnel.

- certaines réponses automatiques corporelles, plus précisément les réflexes archaïques, conditionnent la qualité des gestes rapides. Afin de les gommer, je propose d’utiliser l’outil de l’Intégration motrice primordiale (IMP).

l'alacrité, ou la vivacité du corps et de l’esprit, souvent négligée, est essentielle à la production de la qualité gestuelle. Sans fraîcheur neuro-musculaire, il n’y a simplement pas de vitesse ni de réactivité.

la biotenségrité ou l’aptitude du corps à répartir harmonieusement tensions et compressions à travers sa structure musculaire et fasciale. Une biotenségrité péjorée conditionne donc négativement la qualité d’exécution d’un « dribbling ».


On le constate, le « dribbling », bien plus qu’un simple exercice technique, devient alors une école de coordination motrice au service de la performance footballistique. Il mobilise l’ensemble des dimensions neuromotrices, cognitives et physiques nécessaires au maintien et à la variation fluide des vitesses cycliques et acycliques dans le jeu.


En intégrant les 8 éléments de ma roue de la fluidité dans mes 2 axes de travail, et en les articulant aux capacités motrices définies par Arturo Hotz, on élève l’entraînement du « dribbling » au rang d’outil central pour construire l’agilité réactive du joueur. Soit celle qui lui permet de s’adapter, d’accélérer et surtout de faire la différence, en mouvement, et à pleine vitesse.


2.2. Entraînement indirect

Par entraînement indirect, j’entends ici l’ensemble des interventions et mesures qui favorisent la fonctionnalité des appuis podaux du joueur, c’est-à-dire l’absorption des chocs lors des poses d’appui ainsi que la propulsion plantaire qui s’ensuit.

 

Pour ce faire, les appuis podaux doivent être flexibles. Cette flexibilité se travaille notamment par des exercices de gymnastique et des massages des pieds. Mais, Il convient également de souligner qu’elle est tributaire de la qualité des chaussures, de séances d’entraînement pieds nus, ainsi que l’apport de soins complémentaires tels que la réflexologie plantaire ou l’utilisation de claquettes à picots. Je me permets ici d’exclure, selon le principe « d’une fausse bonne solution », l’utilisation du sable parce que s’il rend flexible les appuis podaux, « il mange leur réactivité propulsive ». 

 

2.2.1. L’équilibration par l’articulation des chevilles

L’articulation de la cheville constitue le socle de l’équilibre et de la projection corporelle. Son optimisation repose sur :


-  des exercices proprioceptifs en instabilité (sol instable, yeux fermés, perturbations directionnelles)

- un renforcement ciblé des fibulaires et tibiaux antérieurs pour stabiliser les plans latéraux,

- une dissociation talus-calcanéum par mobilité guidée en inversion/éversion,

- une activation articulaire pour relancer les circuits d’équilibrage réflexe.


Pour réaliser ce cahier des charges, j’utilise une simple plaquette en bois. J’évite ici l’utilisation de bosu parce qu’ils reproduisent des ampleurs de déséquilibre qui n’existent pas sur les terrains de football.

Développer une propulsion plantaire efficace implique un travail portant sur de


- la pliométrie médio- à avant-pied, avec rebond élastique ciblé

- la coordination segmentaire pied–bassin–épaules pour optimiser les vecteurs directionnels

- la dissociation orteils/arrière-pied pour améliorer la restitution d’énergie.


Pour ce faire, le saut à la corde constitue un excellent exercice. Toutefois, pour des sollicitations encore plus spécifiques, visant à travailler l’élasticité réactive de la voûte plantaire, j’utilise les caissons concaves pliométriques de Tadeuz Starzynski.


2.2.3.  La « flexibité » des appuis podaux

Pour obtenir une flexibilité podale performante, c’est-à-dire capable de s’adapter à la dureté des sols et aux chocs, je la travaille par des exercices de gymnastique des pieds, des automassages, le choix de chaussures appropriées, des entraînements pieds nus, ainsi que par la réflexologie plantaire et d’autres mesures complémentaires.

 

2.2.3.1. Gymnastique des pieds

Pour un travail de souplage plantaire, je propose d’utiliser la méthode de Frédéric Brigaud [6]. Cette approche repose sur une vision intégrative du pied, considéré comme point d’entrée des chaînes myofasciales et neuromusculaires. Elle se fonde sur une libération articulaire douce, un réveil sensoriel et une dissociation fine des structures internes du pied. Les objectifs principaux de cette méthode sont


- de rendre au pied sa souplesse physiologique

- d’améliorer la déformation élastique de la voûte plantaire

- de favoriser une réactivité réflexe immédiate à chaque contact au sol

- de libérer l’amortissement naturel indispensable à la fluidité gestuelle.


Ce travail de souplage, pratiqué en début ou en fin de séance, agit comme un réinitialiseur du schéma moteur plantaire. Il favorise une meilleure synergie entre relaxation articulaire, tonicité musculaire fine et restitution élastique.


Dans une perspective footballistique, cette méthode constitue une base indispensable pour développer une économie motrice et prévenir les compensations posturales liées à la rigidité des appuis.


2.2.3.2. Massage des pieds

Un outil accessible dans cette démarche de flexibilisation des appuis podaux est l’automassage plantaire à l’aide d’une balle de tennis (souple) ou d’une balle de golf (plus dure). Ce travail mobilise les fascias plantaires, améliore la vascularisation locale et favorise la décontraction réflexe de la voûte plantaire par :


- des roulements antéro-postérieurs lents de la plante du pied sur la balle, de l’arrière- pied vers les orteils, en maintenant un léger appui,

-  des pressions statiques sur les zones tendues (arc interne, base des orteils, zone du fascia plantaire),

- des petits cercles contrôlés sur l’ensemble de la voûte pour stimuler les récepteurs cutanés et mécaniques,

- un travail bilatéral asymétrique pour détecter et corriger les différences d’appui entre les deux pieds.


Ces exercices peuvent être réalisés quotidiennement, en phase d’échauffement ou de récupération. Ils contribuent à :


- relâcher les chaînes ascendantes (mollet, ischios, lombaires),

- restaurer la souplesse de l’arche plantaire,

- réduire les crispations plantaires liées au port de chaussures rigides,

- améliorer la qualité d’amortissement au contact du sol.


Ce travail participe à un meilleur contrôle postural, une restitution plus élastique de l’énergie au sol, et une réduction des pertes de vitesse dans les micro-transitions gestuelles.


2.2.3.3. Chaussure flexible

Le choix des chaussures de football constitue un paramètre déterminant pour la qualité des appuis podaux. Trop souvent, les crampons privilégient la stabilité externe et la résistance à la torsion, au détriment de la flexibilité plantaire. Une chaussure rigide, à l’image des chaussures de ski, remplace la capacité du pied à s’adapter aux micro-variations du terrain, à restituer l’énergie de l’appui et à absorber finement les chocs. Cette rigidité influence ainsi la posture des joueurs, et par conséquent la qualité de leurs gestuelles footballistiques.


À l’inverse, une chaussure flexible, notamment au niveau de l’avant-pied et de la voûte plantaire, permet de préserver les propriétés biomécaniques naturelles, ou la flexibilité, du pied. Elle autorise une déformation contrôlée au moment de l’impact et facilite un déroulé plus physiologique, améliorant ainsi le timing et la qualité du rebond plantaire. Les bénéfices principaux d’une chaussure flexible incluent


- une meilleure synergie pied–chaussure–sol,

- une diminution des microtraumatismes liés à la rigidité,

- une plus grande capacité d’adaptation posturale dans les phases d’appui instables,

- une restitution énergétique accrue lors des séquences explosives.


Il convient donc de privilégier des modèles de chaussures dont la semelle est segmentée, avec un avant-pied souple, une semelle intermédiaire fine et un talon peu surélevé. Le gain en confort neuromusculaire compense largement la perte marginale de rigidité perçue. Il est d’ailleurs important de noter que des appuis podaux fonctionnels n’ont pas besoin de la rigidité caractéristique des chaussures à crampons.


2.2.3.4. Entraînement pieds nus

L’entraînement pieds nus représente une stratégie radicale, mais efficace pour réactiver les fonctions fondamentales du pied, souvent atrophiées par des années de port de chaussures rigides. Cette pratique vise à rééduquer le pied à la proprioception, à l’absorption et à la coordination fine. En l’absence de semelle, les capteurs sensoriels de la plante sont pleinement mobilisés, ce qui favorise


- l’amélioration du contrôle postural réflexe,

- la réactivation des muscles intrinsèques du pied,

- une meilleure gestion des appuis asymétriques,

- un travail de coordination inter-segmentaire plus fin, notamment entre cheville et hanche.


Pour ce faire, les exercices peuvent inclure

- des parcours en instabilité (sol naturel, herbe, tapis proprioceptif),

- du dribbling technique sur surface souple,

- des sauts et rebonds courts à dominante médio-pied,

- des déplacements multi-directionnels avec changement de rythme.


2.2.3.5. Réflexologie plantaire, chaussures à picots et vivre à pied-nus

La réflexologie plantaire, méthode de stimulation des zones réflexes du pied, constitue une approche complémentaire pour améliorer la tonicité fine et la régulation neuromusculaire. Lorsqu’elle est intégrée dans une démarche de récupération ou de préparation, cette pratique permet de relâcher les tensions profondes et de restaurer la circulation locale des pieds.


L’usage de chaussures à picots (ou sandales de réflexologie) prolonge cette approche de manière passive et quotidienne. En portant ces chaussures avant ou après l’entraînement, on stimule les zones clés de la voûte plantaire (arc interne, talon, métatarsiens), avec des effets notables sur


- la détente globale de la chaîne postérieure,

- la réactivation du schéma moteur plantaire,

- l’amélioration de la perception du centre de gravité,

- la meilleure gestion des appuis asymétriques.


Outre ces chaussures à picots, j’incite tous les footballeurs « à faire respirer et libérer leurs pieds » en toute occasion en vivant le plus possible pieds nus. Pour rappel, si nécessaire, n’oublions pas que nous naissons pieds nus et donc qu’il est dans notre nature profonde de se déplacer comme tel.


2.2.3.6.  À éviter… les sols mous et les échelles de course

Certains entraîneurs ou préparateurs physiques recommandent encore la course ou le travail des appuis dans le sable, dans l’idée d’améliorer la poussée, la force plantaire et la résistance musculaire. Si cette pratique peut ponctuellement présenter un intérêt en phase de réathlétisation progressive ou pour des profils spécifiques, elle s’avère contre-productive lorsqu’elle est utilisée dans l’objectif de développer la vitesse gestuelle et la fluidité des appuis. En effet, le sable absorbe une grande partie de « l’énergie mécanique réactive » produite par les appuis podaux, ce qui empêche


- la restitution élastique naturelle par le cycle étirement–raccourcissement

- la mobilisation rapide des réflexes d’apprentissage

- l’ajustement fin de la posture en réponse à l’impact,


Ainsi, le sable « tue le dynamisme podal en le mangeant ». Cela contraint le joueur à compenser par un recrutement musculaire excessif, souvent basé sur la force brute. Cette situation favorise un schéma moteur rigide, une gestuelle disharmonieuse et un temps de contact au sol prolongé. Cela est exactement à l’opposé de ce qui est recherché pour des transitions gestuelles efficaces en football.


En outre, le pied n’apprend pas à absorber les chocs pour réagir, mais à « s’enfoncer dans le sol ». Cela perturbe les réflexes proprioceptifs et diminue la qualité des appuis sur une surface ferme. Ce phénomène peut entraîner des désadaptations motrices une fois revenu sur gazon ou synthétique, augmentant ainsi le risque de blessure.


Le sable est donc un terrain amortissant, mais non fonctionnel pour la vitesse footballistique. Il ralentit l’exécution, désorganise les appuis podaux et masque les déficits proprioceptifs au lieu de les corriger. Il ne favorise ni l’absorption fine des chocs, ni l’économie motrice indispensable et propice à la performance footballistique. Bref, l’utilisation du sable « rend mou du genou » les appuis podaux.


Par ailleurs, je propose d'exclure du dispositif d'entraînement de ce « dribbling », les échelles de course parce qu'elles déterminent et renforcent de faux mouvements footballistiques au lieu de libérer ceux-ci.


3. En bref

La vitesse footballistique repose sur un équilibre subtil entre stabilité posturale et développement de la montée de la puissance musculaire. À ce titre, l’absorption des chocs podaux en constitue un principe biomécanique fondamental. Elle permet non seulement de protéger l’appareil locomoteur, mais aussi d’optimiser la propulsion énergétique et la rapidité d’exécution lors des enchaînements gestuels footballistiques.

 

Développer des stratégies d’entraînement centrées d’abord sur l’équilibriation des chevilles, puis sur la propulsion plantaire, dans une logique intégrative, constitue un levier précieux pour améliorer la vitesse gestuelle en situation de jeu. Dans ce cadre, les principes méthodologiques que l’on peut retenir pour entraîner la forme des appuis podaux, sont 

 

- l’absence de bruit des appuis podaux, signe d’une absorption optimale du choc d’appui

des enchaînements fluides sans rupture latérale ou verticale de rythme ou avec absence de frein et d’appuis prolongés pesant au sol,

- des séquences de travail courtes (< 3 secondes), mimant les exigences du match,

- une intégration dans des circuits techniques, notamment de conduite de balle ou de déséquilibre.

- une posture droite qui aligne épaule, bassin et pied avec un regard qui porte loin ou sur le jeu- éviter toute « forcite » et « précipitationnite » gestuelles

 

[1] R. A., Schmidt, C. A., Wrisberg, Motor Learning and Performance (4th ed.). Human Kinetics. 2008.

[2] T., W. Myers, Anatomy Trains, Les méridiens myofasciaux en thérapie manuelle et du mouvement, 2ème édition française, Editeur Elsevier Masson, Issy-les-moulineaux, 2023

[3] Frans Bosch, Anatomie de l'agilité, Frans Bosch & Physiques Performance Editions, 2023.

[4] Arturo Hotz, Les capacités coordinatives, in Manuel J+S de football, Editeur EFSM, 1986, Macolin.

[5] X., Blanc, La préparation physique du footballeur par l’entraînement de sa vitesse maximale footballistique, Edition Vitruve-Football, Genève, 2025.

[6] F., Brigaud, Améliorer sa posture, du quotidien à la pratique sportive, Editions Désiris, 2016. Frédéric Brigaud, Corriger la posture et les instabilités articulaires, Edition Désiris, 2019. Frédéric Brigaud, Corriger le pied sans semelle, Editions Désiris, 2019.

 
 
 

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