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L'alacrité... la reine des datas physiques footballistiques !

  • Photo du rédacteur: xavierblanc
    xavierblanc
  • 7 juin 2022
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 2 juin


Parlons vrai, la performance physique du football n’est pas du tout impressionnante comparativement à de très nombreux sports. En forçant un peu le trait, le football du plus haut des niveaux est même physiquement d’un niveau athlétique régional. C'est ce qui explique que des adolescents de 16 ans ou 17 ans, donc physiquement pas mature, puissent être titulaire dans les meilleurs clubs et même des sélections nationales. 


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Une analyse brutale des données pourrait amener à conclure que jouer un match de football équivaut à effectuer de la marche rapide à une vitesse de 6 à 7 km/h pendant 95 minutes, ce qui semble physiquement à la portée de la plupart des individus. Cependant, cette interprétation simpliste ne rend pas compte de la réalité complexe du football et des multiples exigences physiques et techniques qu'il implique.


Si l'on intègre dans l'évaluation physique du football les charges psycho-émotionnelles qu'il engendre, son coût énergétique devient considérablement plus lourd. Selon cette approche holistique, l’addition des charges émotionnelles et physiques en fait l'un des sports les plus énergivores qui soient.


Cette réalité implique qu’il n’existe pas de joueur malheureux, plat, blessé, mou, dépressif, hypoénergétique… qui puisse performer sur le long terme. Au contraire, ce sont les joueurs heureux, passionnés, épanouis, sereins, satisfaits de leur vie, tant sur le terrain qu’en dehors, qui performent le mieux. Plus que les qualités physiques en tant que telles, c'est le niveau d'énergie vitale [1] des joueurs qui fait leur force, car c'est elle qui active leurs efforts. Cette énergie vitale se manifeste à travers leur niveau d'alacrité, qui reflète leur fraîcheur, leur éveil, leur concentration, leur motivation et leur vivacité et vigueur. Ainsi, l'alacrité devient le premier déterminant du niveau de la qualité du physique footballistique.


Tous les entraîneurs savent que la clé de la performance physique de leur équipe réside dans le plaisir que les joueurs prennent lors des entraînements et des matchs. L'objectif est donc de combiner de manière positive l'exigence de l’effort et ce plaisir. Il s'agit même de trouver, voire de chercher, du plaisir dans l'exigence, car c'est cette dernière qui favorise un bon et beau jeu. Afin de rendre cette exigence moins pesante sur le plan mental et de la faire accepter plus aisément, elle doit être comprise par les joueurs comme le désir et la motivation intrinsèque de se découvrir en valorisant tous ses potentiels techniques, tactiques, mentaux et physiques.


Dans ce contexte, une équipe dont les membres partagent les mêmes objectifs, cultivent en premier le NOUS avant le JE, c’est-à-dire la cohésion et la solidarité plutôt que l'individualisme, aura beaucoup plus de facilité à développer l’énergie nécessaire pour attaquer et défendre ensemble, pour relancer une action, animer un ballon qui freine, prendre l'espace, offrir une solution de passe, corriger une erreur de positionnement, aller au duel ou dominer un adversaire. Pour savoir si votre équipe est dans ce flow alacrite [2], il suffit d’écouter et d'observer ses rires, ses sourires, ses plaisanteries, ses chambrages et ses silences compris comme le plaisir tout simple d’être et de vivre ensemble.


Pour garantir ce niveau d’alacrité, deux paramètres me semblent ici alors essentiels. D’une part, moduler les charges physiques footballistiques selon le modèle de surcompensation modérée constante et, d’autre part, pour le PPF de se détacher de l’objectivité froide des datas en faisant confiance à son ressenti, ce qui l’oblige à l’écouter.   


Le football n’accepte pas la faiblesse passagère, ce qui conduit trop souvent les joueurs à dissimuler leur mal-être physique et psychologique par crainte d’être écartés du match à venir. Par conséquent, je suis convaincu que le pouvoir de lire et ressentir ce que les corps expriment au quotidien est primordial. Ceci même si nous assistons à l'émergence d'entraîneurs et de staff plus que qualifiés avec des niveaux de professionnalisme jamais atteints. À tel point que bientôt chaque équipe de niveau régional aura sa caméra et son logiciel d'analyse joueur et des matchs.


Le problème de cet appareillage, c’est qu’il régit froidement les relations entraîneurs-entrainés alors que le football, c’est une aventure humaine dans le sens qu’il est une découverte intime et une acceptation de soi et de l’autre. Dans cette logique, ceux qui font gagner restent les entraîneurs, respectivement les PPFs qui, à l'image du fameux Tiburce Darou [3], savent écouter, ressentir ou sont proches de l'homme qui se tient/cache derrière le joueur. Cela a toujours été le cas et le sera dans le futur, malgré toutes les données que l'on pourrait recueillir. Car, au fond, un football gagnant repose avant tout sur une histoire de personnes dont les émotions alimentent leur niveau d'alacrité. À charge aux PPFs de développer et maintenir, dans les limites de leur champ d’intervention, cette alacrité pour que les joueurs performent.


[1] François Cheng, De l'âme, sept lettres à une amie, Editeur LGF Livre de Poche, 2018.

[2] Le flow est un concept psychologique décrivant un état ou tout ce que l’on fait devient « facile » sans même que l’on s’en rende compte https://fr.wikipedia.org/wiki/Flow_(psychologie) Page consultée le 4.05.2023.

[3] https://fr.wikipedia.org/wiki/Tiburce_Darou. Page consultée le 29.08.2023.

 
 
 

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