Les bienfaits prophylactiques de l'entraînement de la vitesse maximale footballistique
- xavierblanc
- 28 sept. 2024
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 4 jours

L’entraînement de la vitesse maximale footballistique est devenu crucial dans le football moderne, tant sur le plan de la performance que de la prévention des blessures. Dans un contexte où l'opposition aux calendriers infernaux, qui affectent les santés physique et mentale des joueurs, est de plus en plus marquée, cela s'explique par plusieurs facteurs interdépendants liés à l'évolution du jeu.

Des compétitions plus exigeantes
Les exigences compétitives ne cessent d'augmenter avec des adversaires plus rapides, plus techniques et mieux préparés physiquement. Les équipes évoluent à un rythme de plus en plus soutenu, ce qui oblige les joueurs à réagir plus vite, à accélérer plus souvent et plus fortement ainsi qu’à s’adapter à des situations de jeu sous haute pression. Ne pas entraîner la vitesse maximale expose les joueurs à être dépassés lors de ces changements de rythme, augmentant ainsi les risques de gestes brusques et mal contrôlés, souvent sources de blessures.
Intensification des saccades de rythme de jeu
Le football actuel se caractérise par des changements de rythme beaucoup plus fréquents et intenses qu’auparavant. Les joueurs doivent constamment alterner entre des phases de sprint maximal, des courses modérées et des moments de récupération active. Cette intensification des exigences physiques les oblige à couvrir un éventail de niveau de vitesse de plus en plus grand et à récupérer rapidement pour enchaîner les 1200 efforts d’un match [1]. Autrement dit, ils doivent être capables de suivre les variations de rythme du jeu, marquées qualitativement et quantitativement par de forts à-coups successifs, prenant un design pulsatile de vite-lent-vite-lent…
Prévention des blessures
Un aspect essentiel de la prophylaxie dans le football est la prévention des blessures, notamment les lésions musculaires telles que les déchirures des ischio-jambiers, qui surviennent fréquemment lors de sprints à haute intensité. En s’entraînant à vitesse maximale footballistique, on renforce les muscles, tendons et ligaments afin qu'ils puissent supporter des charges mécaniques élevées et soudaines. Un joueur régulièrement exposé à des sprints maximaux développe une meilleure capacité à tolérer les contraintes biomécaniques imposées par le jeu, réduisant ainsi le risque de blessure, en particulier lors d’accélérations brutales ou de changements de direction.
Adaptation des systèmes neuromusculaires
L’entraînement de la vitesse maximale footballistique améliore non seulement la condition physique, mais aussi la coordination neuromusculaire. Cela permet aux joueurs de mieux gérer les efforts soudains et explosifs, tout en réduisant les risques de mauvaise coordination, qui pourraient entraîner des blessures. En exposant régulièrement le corps à des efforts d’intensité maximale, les réflexes et la réactivité musculaire sont optimisés, rendant les mouvements des joueurs non seulement plus rapides, mais aussi plus stables et reproductibles.
Amélioration de la récupération inter-effort
Les joueurs qui s’entraînent à des vitesses maximales footballistiques développent une meilleure capacité à tolérer et à récupérer rapidement des efforts intenses, selon les études sur les effets de l’intermittent Repeat Sprint Ability [2]. Cela est capital dans le football, où les phases de sprint s’enchaînent rapidement et où la fatigue musculaire s’accumule. Un bon entraînement de vitesse maximale footballistique augmente la vitesse et l’endurance intermittente des fibres musculaires rapides (type II), permettant ainsi de mieux gérer la fatigue et de réduire le risque de blessure induit par des muscles fatigués et mal oxygénés.
Mobilisation mentale
La vitesse maximale footballistique exige une grande concentration et une bonne maîtrise de son corps. En s'y entraînant régulièrement, les joueurs apprennent à mobiliser mentalement leur énergie pour prendre rapidement et répétitivement les espaces de jeu tout en gérant leur stress, leur agitation et leur précipitation gestuelles. En apprenant à prendre le temps d’aller vite par l’optimisation technique de sa vitesse maximale footballistique, cela leur permet de gagner l’espace-temps suffisant pour réaliser des gestes techniques propres et prendre les bonnes décisions dans des situations de jeu rapides, rendant leur jeu plus efficace, efficient et pertinent, ce que l’on remarque chez les joueurs fluides, équilibrés et coordonnés.
En conclusion
Selon mes convictions, l’entraînement de la vitesse maximale footballistique est l’entraînement le plus approprié pour performer physiquement, mais aussi une nécessité pour éviter les blessures. Il permet aux joueurs de répondre aux exigences physiques croissantes du jeu tout en renforçant leur système neuromusculaire, en améliorant leur récupération et en réduisant le risque de blessures, lors des efforts explosifs.
[1] Jean-Christophe Hourcade, Quantification de la charge d’entraînement pour les exercices spécifiques en football, Thèse de doctorat STAPS, Université Paris Descartes, 2017, p. 14
Alexandre Dellal, Analyse de l’activité physique du footballeur et de ses conséquences dans l’orientation de l’entraînement ; application spécifique aux exercices intermittents, courses à haute intensité et jeux réduits. Thèse de doctorat STAPS, Université de Strasbourg, 2008. p. 16.
[2] En effet, l’intermittent Repeat Sprint Ability a permis d’observer qu’un niveau de vitesse élevé favorise la répétition de séquences de vitesse maximale de qualité. D. Bishop, O. Girard, A. Mendez-Villanueva, Repeated-Sprint Ability – Part I, Factors Contributing to Fatigue, Sports Med 2011; 41 (8): 673-694. D. Bishop, O. Girard, A. Mendez-Villanueva, (2011). Repeated Sprint Ability- Part II. Recommandations for Training. Sports Med; 41 (9) 2011 p. 60.
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