Libérons nous du dominant intermittent VMA par l'approprié intermittent RSA
- xavierblanc

- 1 juil. 2022
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 sept.

Partant du constat que le football est un sport d'endurance alactique de réitération de séquences d'action, l'entraînement par intermittence a été adopté depuis les années 2000. Si ce type d'entraînement est une simple spécification de l'entraînement par intervalle, ou fractionné, connu en athlétisme depuis le début du XXème siècle, il sied particulièrement bien au football.

Dans ce cadre, les préparateurs physiques footballistiques (PPF) proposent des intermittents Vitesse maximale aérobie (VMA) selon des modalités de 30 secondes d'effort à 110% de la VMA pour une pause de 30 secondes, ou des 15 secondes d'effort à 120% ou à 130% de la VMA pour 15 secondes de pause, ou encore d'autres modalités plus spécifiques telles que des 5 secondes/15 secondes...
Les avantages de cet intermittent VMA sont multiples :
Il permet de paramétrer facilement l'effort ciblé suite à un test VMA ou VO2 max.
Il intègre aisément des exercices avec ballon.
Ses modalités permettent d'intensifier progressivement les charges physiques en phase de préparation articulée selon une option extensive-intensive.
Il rassure en assurant sans risque des conditions physiques d'équipe d'intensité moyenne à haute.
Son intermittence conditionne les joueurs à mobiliser leur énergie de façon séquentielle.
Il objectivise, donc permet le contrôle, des charges physiques internes des joueurs ce qui rend possible un calibrage fin de leurs charges physiques externes. L'entraînement par intermittence VMA peut ainsi s'avérer très utile pour gérer physiquement des footballeurs qui ne sont pas experts, ou qui ont de la peine, à atteindre leur limite d'effort.
Ces avantages expliquent que l'intermittent VMA soit, pour de très nombreux PPFs, la pierre angulaire de leur entraînement physique footballistique. Cependant, c'est négliger le fait que le football est devenu indéniablement un sport de vitesse, parce que c'est elle qui fait aujourd'hui la différence individuellement et collectivement. Dans cette perspective, l'omnipotence de l'intermittent VMA dessert le football parce qu'il ne développe pas la vitesse footballistique. Par ailleurs, il est redondant avec les jeux de conservation et réduits qui développent in vivo les facultés de récupération inter-efforts des joueurs. Ces deux arguments m'incitent à proposer de le remplacer par celui du Repeat Sprint Ability (RSA), Ce type d'intermittent réitère des séquences d'action paramétrées à 100% de la vitesse maximale. Expliqué par D. Bishop, O. Girard, A. Mendez-Villanueva [1], cet intermittent est présenté comme une méthode que de nombreux coaches de sports collectifs utilisent déjà... intuitivement.
Selon mon concept d'entraînement physique footballistique, ce type d'intermittent a pour but final que les joueurs soient en capacité de réitérer 20x20m en accélération maximale entrecoupée de pause active de 45 s à 40% de la VMA. D'après mon expérience, cet entraînement s'avère bien plus efficace que l'entraînement par intermittence VMA pour qu'une équipe impose son jeu à ses adversaires tout au long d'un match et d'une saison. Surtout dans le fait qu’il habitue son équipe à produire sans cesse de l’action impactante qui saoule l’adversaire. En paraphrasant Rosa Luxemburg, j'encourage donc les PPFs à oser l'entraînement par intermittence RSA et ainsi de se libérer de leurs potentielles chaînes inconscientes qui les lient à l'entraînement par intermittence VMA.
[1] D. Bishop, O. Girard, A. Mendez-Villanueva, Repeated-Sprint Ability – Part I, Factors Contributing to Fatigue, Sports Med 2011; 41 (8): 673-694. D. Bishop, O. Girard, A. Mendez-Villanueva. Repeated Sprint Ability- Part II. Recommendations for Training. Sports Med 2011; 41 (9) p. 741-752.rt II. Recommendations for Training. Sports Med 2011; 41 (9) p. 741-752.





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