Libérons nous du dominant intermittent VMA par l'approprié intermittent RSA!
- xavierblanc
- 1 juil. 2022
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 juin

Partant du constat que le football est un sport d'endurance alactique de réitération de séquences d'action, l'entraînement par intermittence a été adopté depuis les années 2000. Si ce type d'entraînement est une simple spécification de l'entraînement par intervalle, ou fractionné, connu en athlétisme depuis le début du XXème siècle, il sied particulièrement bien au football. En effet, il entraîne la capacité à tenir plus longtemps la répétition d'efforts par des intensités paramétrées sur le niveau de VMA des joueurs.

Dans ce cadre, les PPF proposent en général des 30 secondes d'effort à 110% de la VMA pour une pause de 30 secondes, ou des 15 secondes d'effort à 120% ou à 130% de la VMA pour 15 secondes de pause, ou encore d'autres modalités plus spécifiques telles que des 5 secondes/15 secondes.
Les avantages de cet intermittent VMA sont multiples :
Il permet de paramétrer facilement l'effort ciblé suite à un test VMA ou VO2 max.
Il intègre aisément des exercices avec ballon.
Ses modalités permettent d'intensifier progressivement les charges physiques en phase de préparation articulée selon une option extensive-intensive.
Il rassure en assurant sans risque des conditions physiques d'équipe de moyenne à haute.
Son intermittence conditionne les joueurs à mobiliser leur énergie de façon séquentielle.
Ses plus grands mérites résident dans le fait qu'il objectivise, et donc permet le contrôle, des charges physiques internes des joueurs et qu'il rend possible un calibrage fin de leurs charges physiques externes. L'entraînement par intermittence VMA peut ainsi s'avérer très utile pour gérer physiquement des footballeurs qui ne sont pas experts, ou qui trichent, dans la modulation de leurs efforts. Mais, au final et au surplus des arguments ci-dessus, l'application généralisée de l'intermittent VMA arrange tout le monde, puisque si tout le monde l'utilise, alors il est impossible de se tromper, car si tout le monde se trompe… personne ne se trompe.
Toutes ces raisons expliquent que l'intermittent VMA soit, pour de très nombreux PPFs, la pierre angulaire de leur entraînement physique du football. Cependant, c'est négliger le fait que le football est devenu indéniablement un sport de vitesse, parce que c'est elle qui fait aujourd'hui la différence individuellement et collectivement. Dans cette perspective, l'omnipotence de l'intermittent VMA dessert le football parce qu'il ne développe pas la vitesse footballistique et qu'il est redondant avec les jeux de conservation et réduits qui développent in vivo les facultés de récupération inter-efforts des joueurs. C'est pourquoi je propose de le remplacer par celui du RSA, soit la réitération de séquences d'action paramétrées à 100% de la vitesse maximale. Expliqué par D. Bishop, O. Girard, A. Mendez-Villanueva [1], l'intermittent RSA est présenté comme une méthode que de nombreux coaches de sports collectifs utilisent déjà... intuitivement.
Le but de la préparation physique axée sur l'entraînement par intermittence RSA est tout simplement d'exécuter sans baisse notable de vitesse le nombre de séquences d'actions à vitesse maximale que son sport demande, soit pour le football, par exemple, des accélérations à vitesse maximale de 20 mètres à répéter 20x avec des pauses actives (léger footing) inter-effort de 45s. Selon les buts recherchés, par exemple de développer la vitesse maximale lancée des ailiers, le PPF peut mettre l’accent sur la qualité des 10 derniers mètres de chacun de ces 20m. Il peut aussi chercher à augmenter la qualité de la montée de la vitesse maximale, ou compresser les accélérations, en stimulant le joueur à accélérer le plus fortement possible sur les 5 et/ou 10 premiers mètres puis de maintenir la vitesse acquise.
D'après mon expérience, cet entraînement s'avère bien plus efficace que l'entraînement par intermittence VMA pour qu'une équipe impose son jeu à ses adversaires tout au long d'un match et d'une saison. Surtout dans le fait qu’il habitue son équipe à produire sans cesse de l’action impactante qui saoule l’adversaire. En paraphrasant Rosa Luxemburg, j'encourage donc les PPFs à oser l'entraînement par intermittence RSA et ainsi de se libérer de leurs potentielles chaînes inconscientes qui les lient à l'entraînement par intermittence VMA.
[1] D. Bishop, O. Girard, A. Mendez-Villanueva, Repeated-Sprint Ability – Part I, Factors Contributing to Fatigue, Sports Med 2011; 41 (8): 673-694. D. Bishop, O. Girard, A. Mendez-Villanueva. Repeated Sprint Ability- Part II. Recommendations for Training. Sports Med 2011; 41 (9) p. 741-752.rt II. Recommendations for Training. Sports Med 2011; 41 (9) p. 741-752.
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